Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), de par leur transversalité et leur aptitude à optimiser les processus, se sont imposées dans tous les secteurs d’activités (éducation, gouvernance, santé, commerce, industrie, etc.), faisant de l’économie numérique l’un des plus importants leviers de développement économique.
C’est à ce titre que la Banque Mondiale déclarait qu’une augmentation du taux de pénétration des TIC de 10% entraînerait une augmentation du PIB de 2.5%.
Ayant pris la pleine mesure de l’importance de cette nouvelle forme d’économie, le Cameroun, sous l’impulsion très éclairée du Chef de l’État, a entrepris plusieurs actions dont l’octroi des licences 3G/4G, la densification du réseau à fibre optique et la diversification des Points d’atterrissement et la baisse des coûts des terminaux qui ont entraîné une augmentation considérable du taux de pénétration de l’Internet qui est passé de 4.3% en 2010 à 45,6% en début 2023.
Malheureusement, le cyberespace n’est pas un long fleuve tranquille, car des individus aux intentions malsaines exploitent la naïveté des populations et le sentiment d’anonymat que procure la virtualité de cet espace pour commettre des actes malveillants connus sous le vocable de cybercriminalité, compromettant ainsi la confiance dans le cyberespace, pilier indispensable au développement de toute économie.
Pour remédier à cette situation et instaurer ainsi un climat de confiance dans le numérique, l’État du Cameroun a assigné à l’ANTIC, à travers la loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité du 21 décembre 2010, la mission de sécuriser le cyberespace national.
Pour réaliser efficacement cette mission, l’ANTIC a mené plusieurs activités qui s’articulent autour de cinq (05) axes majeurs, à savoir : la sensibilisation et la formation, la veille sécuritaire, les audits de sécurité, la certification électronique et la régulation des ressources d’adressage et de nommage.
S’agissant de la sensibilisation et de la formation, elles sont très importantes, car il est clairement établi que dans le domaine de la cybercriminalité, l’homme est le maillon le plus faible. Aussi dans ce cadre, l’ANTIC a-t-elle entrepris un certain nombre d’initiatives, notamment l’organisation des séminaires de sensibilisation et d’information des populations sur la cybersécurité dans les dix (10) Régions du pays, l’élaboration et la distribution des Guides de bonnes pratiques sécuritaires aux jeunes, aux adultes et aux Entreprises, l’animation des émissions dans des chaînes de radios locales, la collaboration avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur pour la création des filières de formation dédiées à la cybersécurité au sein de nos Universités et Écoles de formation.
Pour ce qui est de la veille sécuritaire, l’ANTIC a mis en place un Centre d’Alerte et de Réponse aux Incidents de Sécurité Informatique ou Computer Incident Response Team (CIRT). Ce Centre permet, entre autres, d’assurer une surveillance en temps réel des infrastructures critiques du cyberespace camerounais, d’assister les usagers et les Entreprises dans le traitement des incidents de sécurité à travers son numéro vert 8202 ou l’adresse email alerts@cirt.antic.cm, d’émettre des bulletins de sécurité et d’assister les Services de sécurité dans les investigations numériques à travers la collecte et l’analyse des preuves numériques permettant notamment d’identifier et de géolocaliser les cybercriminels. Ce CIRT a d’ailleurs permis de diligenter plus de 14 064 réquisitions des forces de sécurité, d’identifier et de supprimer près de 7844 faux comptes Facebook.
Quant aux audits de sécurité des systèmes d’information, l’ANTIC a commencé depuis 2013 leur réalisation auprès d’un certain nombre d’Organismes aussi bien du secteur public que du secteur privé. Ces audits de sécurité consistent en une analyse méthodique des systèmes d’information dans le but d’y déceler des vulnérabilités ou failles éventuelles, d’évaluer les niveaux de risques y afférents et de proposer des mesures à implémenter pour corriger ces défaillances et éviter ainsi leur exploitation par des cybercriminels. À date, près de 8000 vulnérabilités ont été détectées à l’issue des audits de sécurité.
En ce qui concerne la certification électronique, l’ANTIC mène cette activité à l’aide de l’Infrastructure Nationale à Clé Publique, appelée communément PKI, mise à sa disposition en octobre 2012 par le Gouvernement de la République. Cette PKI est une plateforme permettant la délivrance aux personnes physiques et morales des certificats électroniques qui permettent d’assurer la confidentialité, l’intégrité, l’authentification forte et la non-répudiation des transactions et des données échangées; ce qui concourt à l’instauration d’un climat de confiance et de sécurité dans l’usage des TIC. À date, cette infrastructure a permis de sécuriser plusieurs applications critiques dont E-guce du Guichet Unique et EProcurement du MINMAP, l’application de crédit en ligne de Afriland, CAMCIS de la Douane Camerounaise, la Messagerie électronique du MINESUP.
S’agissant de la gouvernance de l’Internet, en marge de ses activités quotidiennes de gestion des noms de domaine du Country Code Top Level Domain (ccTLD) “.cm” et la régulation des adresses IP, l’ANTIC a mis en place deux (02) Points d’Échange Internet (IXP) à Yaoundé et à Douala qui permettent de conserver sur le territoire national les communications locales, entraînant par ricochet une baisse des coûts d’Internet, renforçant la sécurité et la souveraineté numérique de notre pays et renforçant la promotion des contenus locaux.